MICROAVENTURE #5 - VIRÉE NOCTURNE
- arnaudcallendret
- 22 sept. 2017
- 4 min de lecture
Il y a quelques semaines j'ai lancé une idée originale autour de moi: Se retrouver avec des amis au coin d'un feu de camp et dormir à la belle étoile. Les plus ardus aux bivouacs me diront "Et alors, rien de fou ?" mais en fait autour de moi il s'avère que c'est assez rare et que beaucoup de mes amis aimeraient mettre plus d'aventure dans leur quotidien mais ne savent pas forcément comment s'y prendre.
Alors quand je leur ai dit que j'amenais le projet sur un plateau, les réponses ont été positives tout de suite. On aurait dû être 7 pour cette première édition mais les agendas ne tombent pas forcément juste donc petit comité pour cette fois de 4 "bivouaqueurs": Romain, Guillaume, Jordan et moi-même. Ce n'est que partie remise pour les autres qui n'ont pas pu être là ce soir
Quoi qu'il en soit, le programme était totalement packagé et je me suis chargé de l'organisation complète. Tracé, nourriture, bois, eau, pinard... j'ai tout prévu, reste à leur charge évidemment de faire leur sac mais pour une nuit, pas besoin de bien s'encombrer: juste de quoi avoir chaud, de quoi dormir et de quoi marcher.
Note : Je suis sincèrement désolé pour la qualité des photos...l'iPhone n'est pas fait du tout pour les conditions de faible lumière ... je le saurai.
Ils n'avaient donc rien à prévoir d'autre que leur petit confort et devaient simplement me faire confiance :). Ils ont bien fait apparemment si j'en crois leur enthousiasme pour participer à une seconde édition.
Le programme était simple: Marcher 2h jusqu'au point de bivouac, allumer un beau feu, manger de bonnes choses faites sur place, raconter des conneries pendant des heures et tenter de dormir par une nuit annoncée fraîche mais sans pluie.
Nous sommes partis vers 20h juste avant que le soleil ne se couche de Theizé dans le Rhône -Très beau village des Pierres Dorées by the way - en direction du Nord pour atteindre le point de rdv situé à 8km au dessus après le Col du Chatoux où le bivouac nous attend à 838m.
Le parcours n'est pas compliqué mais la nuit rajoute un petit côté mystique à notre marche et contrairement à ce qu'on s'imaginait de la nuit en forêt, le silence demeure. Nous sommes les seuls avec nos voix à percer le silence. Les animaux nocturnes ont désertés les lieux ou quoi ?
Après 7km nous passons au col du Chatoux et récupérons dans ma voiture garée au préalable ici, le repas, le gros fagot de bois coupé à la hachette dans l'après midi, les bouteilles de vin et le jerrycan d'eau bien sûr.
Encore un petit kilomètre de marche, cette fois bien raide et nous arrivons au sommet là où nous attend une vue nocturne à 360° sur la vallée de la Saône à l'est et au loin l'Ain, au Nord l'enchaînement de collines du Beaujolais tout comme à l'ouest des collines avec au loin le Forez et au Sud la lumière persistante de Lyon. La vie s'arrête la nuit en ville mais pas les lumières... est ce bien utile d'en avoir autant ?
Quoiqu'il en soit les estomacs commencent à s'agiter car il est déjà un peu plus de 23h. Au sol, des pierres en rond pour contenir le foyer, des brindilles de bois placées en tipi - #techniquedesioux - et quelques morceaux de papier kraft. Nous sommes prêts pour notre flambée nocturne. Ça chipote pas, en 2 minutes le feu est parti, il ne reste plus qu'à Romain d'alimenter le feu avec le stock que j'ai préparé. On se trouve 3 ou 4 gros morceaux qui alimenteront le feu pour toute la nuit et hop un souci de moins, on aura chaud...
Dans la musette préparée l'après-midi même, nous avons de quoi nous faire péter le bide comme on dit. 6 énormes patates, 600g de lard, une bolée de cervelle des canuts, un camembert, du pain, du chocolat et 3 bouteilles de vin. Pour ce repas 3 étoiles, on met les patates dans du papier Alu et hop dans le feu, on sort la petite casserole et tapons avec détermination dans le stock de lard qui grésille (farfotte) sous l'effet de la chaleur. On arrose tout ça d'un petit godet de Côte du Rhône et on peut dire qu'on est les plus heureux à ce stade.
On finit par faire rôtir notre camembert lui aussi dans un papier Alu au milieu de feu - merci Jordan pour cette cuisson parfaite - excellent.
Vers 0h30, rassasiés, nous sortons les duvets et matelas, la température est de 6/7°C alors on ne s'éloigne pas trop du feu pour la nuit. Guillaume devra apprendre à ne pas trop s'approcher du feu tout de même car après avoir fait "cuire" involontairement ses chaussures de randonnée il y a 2 ans, il a troué cette nuit son duvet à cause d'une braise...
Un léger vent se lève quelques minutes après le début du dodo et passe du Sud au Nord, et oui c'était annoncé le temps devait changer le dimanche et ça a commencé cette nuit là.
Le premier sommeil est facile à trouver mais une petite pluie vient nous réveiller vers 2h30, rien de grave, on remet du bois dans le feu et on laisse venir. Ça se calme mais vers 5h le vent souffle un peu plus fort, la fumée du feu commence à partir à l'horizontale dessus du foyer ce qui donnera ce petit gout fumé à tous nos affaires restés dans la trajectoire.... La pluie revient et au loin les lumières de la vallée de la Saône se troublent, signe que là-bas il pleut déjà bien et vu la direction du vent ça ne devrait pas tarder pour nous.
Après quelques dizaines de minutes d'hésitation, d'insomnie et d'inconfort sur le sol évidemment imparfait, on décide de lever le camp, de redescendre prendre la voiture, acheter les croissants - et oui les boulangeries ouvrent à 5h30 - et d'aller finir la nuit chez moi au chaud avant le prendre le café et le déjeuner au petit matin.
Voilà le récit d'une petite aventure simple, entre potes, rustique mais pas trop, en pleine nature ça c'est certain et qui nous fait simplement dire qu'on devrait faire ce genre de chose plus souvent.
Pour vous donner envie de nous accompagner pour la prochaine, je vous ai fait une petite sélection de photos de feux de camp glanées sur Pinterest qui devraient finir de vous convaincre.
À suivre !
Comments