MICROAVENTURE #7 - SKI DE RANDONNÉE
- arnaudcallendret
- 2 févr. 2018
- 8 min de lecture

Tout commence par une discussion après une bonne journée de ski autour d’une fondue l’an dernier. Les gars, c’est décidé la saison prochaine on essaye le ski de Rando ! Go général !
Nous étions alors à Arêches Beaufort, la Mecque du ski de rando ! C’est là qu’a lieu la fameuse course de la Pierre Menta !
Nous voilà donc 1 an plus tard quasi jour pour jour à programmer notre 1ère experience de Ski de Rando ! Nous sommes 6 à vouloir partir pour cette microaventure ! Seb, Ced, Diego, Alou, Deloche et moi.
Étant en charge de l’organisation, il était impensable pour moi de partir à la conquête des sommets sans guide !
Pour trouver ce guide : rien de plus simple aujourd’hui, j’ai utilisé Kazaden !
Si tu ne connais pas encore, c’est une plateforme qui te permet de trouver ta prochaine aventure, de te mettre en relation avec le bon guide et de la préparer dans les meilleures conditions !
C’est très simple: tu recherches ton activité (alpinisme, canoë, stage de survie, voile, treks, ski de rando...), tu choisis le lieu, la date, la durée, ton niveau dans la discipline, le nombre de participants et l’algo fait le reste !
Il y avait adopteunmec il y a maintenant adopteunguide !
Nous sommes tombés sur Pierrick, grand, chevelure longue, tonique, le regard vif et rassurant, bronzé, souriant et haut-savoyard (attention, ne pas s’y méprendre, le haut savoyard n’a rien à voir avec le savoyard). Mais attention nous ne l’avons pas uniquement choisi pour son allure ! On n’est pas sur tinder quand même ! Ce qui nous a convaincu c’est sa proposition : une journée d’initiation au ski de randonnée dans les Aravis !
It’s a Match !
Partir avec un pro de la montagne pour débuter, on ne pouvait pas rêver mieux !
Après avoir fait la demande de mise en relation en 1 clic sur Kazaden, Pierrick m’a contacté. Nous avons pu échanger par mail et par téléphone pour tous les aspects logistiques. Une fois que tout était calé, Kazaden a eu besoin de valider l’engagement mutuel avec un acompte de 30% soit 110 euros dans notre cas payé directement en ligne (pour 6 personnes la journée nous est revenue à 370€ soit 62€) ! Le reste se paye sur place, le jour de l’activité, directement avec le guide !
Guide booké, date bloquée, yapuka !
Les 3 ingrédients pour réussir en ski de rando c’est :
1 - avoir la forme
2 - avoir la technique
3 - avoir le bon matos
Justement, venons-en tout de suite au point 3 car la liste est longue, ce n’est pas comme pour le running ou la natation !
Short + T-shirt + Chaussure ou Maillot de bain + Lunettes + Serviette ?
Voici la liste complète de ce qu’il faut prévoir !
Ski de Randonnée Peaux de phoque Bâtons téléscopiques Chaussures Pelle Sonde DVA (Détection des Victimes d'Avalanche) Chaussettes de ski Pantalon de randonnée imperméable type gore tex + legging chaud OU Pantalon de ski 1 ère couche Sous vêtement technique 2 ème couche chaude polaire ou équivalent. 3 ème couche imperméable ou manteau de ski Buff ou faux col, un truc chaud mais pas gênant Lunettes de soleil catégorie 3/4 et/ou masque de ski Bonnet Paire de gant fin Paire de gant de ski Sac à dos Bouffe du midi Bouffe énergétique pour tenir l’effort Eau Crème solaire
Évidemment il est hors de question d’acheter du matériel pour une première session alors direction le loueur ! En dehors du matos ultra spécifique, nous arriverons à trouver où à nous faire prêter l’équipement restant. Par contre pour mettre la main sur les skis, les chaussures, les peaux, le kit de sécurité, mieux vaut ne pas s’y prendre à la dernière minute !
Réserver votre matériel !
Tout dépend où vous habitez mais à Lyon il doit y avoir 50 à 70 paires de ski pour un demi million d'habitants ! Et vu l’engouement pour la discipline il faut réserver 2 semaines à l’avance ! 4 magasins font de la location de ce type de matériel à Lyon mais par exemple chez Espace Montagne en 3 ans ils ont multiplié par 4 leur stock de ski de location pour la randonéé et toutes les paires étaient réservées pour notre week-end !
Nous avons donc l’équipement complet, je crois qu’il ne reste plus qu’à y aller ! De ce côté là il faut prévoir entre 50€ et 60€ pour le matos de location (glisse + sécu)
L’heure et le lieu de Rendez-vous nous a été donné 72h à l’avance par notre guide qui a pris les dernières infos météo et enneigement pour nous assurer les meilleures conditions !
Ce sera donc rdv à 8h30 au Chinaillon (Grand Bornand) et nous irons en Direction du col de la Colombière puis on grimpera jusqu’à plus en pouvoir droit dans le pentu...
On rencontre enfin Pierrick, bronzé et chevelu comme sur la photo !
Après un brief matos et sécu on est prêt à en baver ! On démarre par une pente douce, la neige est dure, la pluie tombée en milieu de semaine à cause d’un redoux passager et général à raviné les pentes enneigées et croûté la neige. Mais le ski de Rando est tout terrain et l’adhérence des peaux de phoques nous donne toute confiance. C’est une des premières surprises : « Bordel ça tient le phoque ! »

Pierrick nous apprend le bon geste : ne pas lever le genoux trop haut, bien faire glisser son ski vers l’avant, s’appuyer sur toute la surface du pied, ne pas se mettre sur la pointe des pieds, accompagner le mouvement avec les bras et s’appuyer sur les bâtons (ce sera décisif plus haut avec plus de pente)...

L'autoroute de montagne.
A ce moment là on se rend bien compte que l’engouement pour la discipline décrit par notre loueur était bien réel. D’autant plus avec ce week-end très ensoleillé. A la louche nous aurons vu entre 150 et 300 randonneurs à ski comme nous, suivant tous un parcours à peu près identique. C’est juste énorme. Pour se retrouver seul et ne pas subir « l’autoroute » de la rando à ski, prévoyez votre randonnée en semaine ou dans les massifs des Alpes du Sud : conseils de guide !
Pour nous, la grimpe continue dans un dévers un peu prononcé qui nous impose d’adapter notre marche et notre effort. On commence à sentir tous les petits points de frictions dans la chaussure sur lesquels Pierrick nous a averti ! « Le talon ne doit pas se balader et vous devez pouvoir facilement fléchir ! »

A l'aise comme le dahut sur du plat.
En ce qui me concerne c’est la malléole qui chauffe un peu alors pour prévenir le risque de voir une belle cloque me gêner : Pierrick m’avait suggéré de partir avec des pansements, j’applique les consignes. Le matos de location n’est jamais parfait pour votre pied alors anticipez les éventuelles douleurs sur un effort long.
Je crois qu’a ce moment là, après 1h de montée soft, nous commencions à prendre le bon geste pour gérer notre effort. On change alors de versant et on passe en plein soleil ! On passe aussi sur des pentes plus raides ! Le dévers est bien plus important et nous sommes à l’aise comme le dahut le serait sur du plat...
Le matos, le matos, le matos.
Nous allons bientôt découvrir à quel point le matériel a une importance colossale dans l’expérience. Je disais plus haut que les 3 ingrédients pour réussir en ski de rando étaient :
1 - La forme : nous sommes tous sportifs ou a minima nous entretenons ces belles mécaniques au moins 1 fois par semaine. De ce point de vue, pour une initiation c’est suffisant
2 - La technique : tant que tu n’es pas sur les skis tu ne l’acquerras pas. Notre première heure a donc servi à cela.
3 - Le bon matos ...
Et là notre pauvre Alou en fera les frais. Il n’a pas loué son matos chez un spécialiste comme tous les autres, il se l’est fait prêter. Bien pour le porte monnaie mais les bottes de ski de piste pourtant souples ne seront pas confortables pour la marche, les peaux de phoques pas assez larges pour ses skis laisseront une bande de la semelle du ski visible et dès lors que le dévers s’accentue, son ski n’aura plus d’accroche. Il passera une énergie énorme à contrôler l’accroche médiocre de ses skis et à se crisper par acoups pour ne pas tomber. Il sera obligé de nous attendre 1h le temps qu’on poursuive l’ascension sur quelques centaines de mètres avant la descente où nous le récupérerons. Le pauvre il était cuit de chez cuit mais surtout déçu. Bichette.
Conclusion : un mauvais choix de matos peut vous coûter votre sortie ! Alors ne négligez pas !
Convertissez nom de Dieu !
On fini donc la 2ème heure d’ascension. Il est temps pour nous d’attaquer une pente encore plus raide où les virages à plat ne seront plus possibles ! Il est temps de convertir !! Alors là accrochez-vous on attaque le spectacle acrobatique !
La Conversion, c’est indispensable de la maîtriser dès qu’il y a de la pente ! Quand on veut faire un virage en montant, il n’est pas conseillé, mais alors pas conseillé du tout de tenter de mettre les skis face à la pente pour faire demi tour ! Sinon le risque de finir quelques dizaines de mètres plus bas sur le dos est grand !
Les randonneurs à ski ont inventé pour ça une technique de sioux qui consiste à faire des noeuds avec ses jambes, skis aux pied. Le gauche sur le droit, tu lèves le pied, tu recules ton skis, tu transfère le poids sur la jambe amont et par magie tu te retrouves à 180 degrés pour reprendre la montée.
Mais parfois la magie n’opère pas et tu te retrouves sur le cul ou dans une position qui n’a rien de valorisante...Mais quoiqu’il en soit on ne s’est pas mal démerdé...

On voit bientôt le bout.
Après une bonnes dizaines de tirages bords et de conversions nous sommes 200 mètres plus haut certes mais cuits et c’est tant mieux parce que nous aimerions bien commencer à glisser ! Qu’il a fait chaud pendant cette montée en plein cagnard ! On enfile pourtant tous une couche supplémentaire, on sort les casques, on sert les bottes, on retire les peaux de phoques (a bien ranger sinon ça colle de partout).
Clac ! clac !
On est prêts et chauds bouillants pour attaquer la descente. Malheureusement on sait que notre ascension assez lente pour cette initiation ne nous a pas amené très haut donc la descente ne prendra pas très longtemps ! Mais quoiqu’il en soit on attaque ! "Bordel ça pique les cuisses tout de suite !" Et oui, première journée de ski de la saison et on attaque par l’équivalent d’une piste Noire sur un domaine normal en ayant déjà laissé dans l’ascension quelques dizaines de pour-cents d’énergie !

La neige est une vraie neige de printemps, totalement atypique pour un mois de Janvier. Elle vient juste de passer de quasi gelée à petite soupe mollassonne. Mais on kiffe notre descente même si les centimètres de poudreuse espérés ne sont pas au rendez-vous.
Vitamine D++
Nous ferons la pause déjeuner auprès des derniers chalets d’altitude encore très enneigés ! Un vrai plaisir de prendre de la vitamine D en cette période grisâtre pour une bonne partie de la France. Nous finirons notre descente par quelques centaines de mètres de glissades pour rejoindre les voitures.

Après 3h de montée 1/2h de descente, les bons skieurs en redemandent mais pour ma part j’ai laissé trop de plumes à la montée pour en redemander.
C’est bon. J’ai fait mon initiation, j’ai vraiment kiffé, j’ai absolument envie de recommencer mais pour l’instant je vais retirer mes chaussures, plier mon matos et roupiller 2h jusqu’à rejoindre nos contrées lyonnaises.
Merci à Kazaden pour nous avoir trouvé un super guide, merci à Pierrick pour avoir été pédagogue et très sympa avec cette équipe de boulets lyonnais et merci aux amis pour avoir rendus ces quelques heures de douleurs mémorables.
C’était une belle microaventure entre potes comme on les aiment. A refaire. Vite.
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