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LE BLOG DES MICROAVENTURIERS.

MICROAVENTURE #8 - CANOË SUR LE RHONE

  • Photo du rédacteur: arnaudcallendret
    arnaudcallendret
  • 4 avr. 2018
  • 8 min de lecture





Quelle idée d’aller faire du canoë en mars ! Vous allez vous peler ! Il va pleuvoir à fond ! C’est pas du tout l’époque pour faire ça ! C’est dangereux le Rhône en plus ! Il va y avoir du courant avec la fonte des neiges ! Tu n’y connais rien en canoë !

....

Heeee Stop !


C’est quand même dingue tous les freins qui peuvent nous arrêter quand on entreprend quelque chose qui sort de l’ordinaire. Pas toujours agréable à entendre quand on se lance dans un projet aussi simple soit-il et qu’on y croit. Mais Il y aura toujours des forces qui vous attireront vers le statu quo : ne rien faire ! C’est vachement moins risqué ! Toutefois ces remarques sont aussi un bon moyen de ne pas partir tête baisser et de se poser des questions de bon sens. Une fois qu'on a les réponses, ça donne encore plus de conviction.


Mon projet cette fois c’était une microaventure à quelques dizaines de kilomètres de Lyon, en Canoë sur le Rhône. Rien de fou, juste une parenthèse en fin d’hiver pour s’aérer !




Ne rien remettre à plus tard.


Pourquoi du canoë alors qu’en effet, il fait plutôt froid à cette époque ? Et bien, j’attends une seconde petite fille pour l’été et j’ai donc rayé de mon calendrier toutes les microaventures de cette période pour préparer son arrivée (être prêt et dispo pour la maman et mener quelques chantiers...) Pas possible du coup d’envisager du canoë en Ardèche en plein mois de juillet avec le risque de recevoir un coup de fil au milieu de nul part nécessitant de rentrer en speed pour l’accouchement !


J’avais envie de tester le canoë hors des parcours classiques et surtout sans attendre ! Donc même si nous étions encore fin février à ce moment j’avais envie de programmer une sortie Canoë !


L’inspiration m’est venue comme souvent du pape de la microaventure : Alastair Humphreys.



J’ai donc ouvert mon Google adoré, tapé « location canoë Lyon » car comme toi, je n’ai pas de canoë dans mon placard ...

J’appelle le premier dans la liste : « Randovive », un coup de tel et bingo ! J’ai mes réponses !


1 - Il est ouvert à cette époque (il est en fait ouvert toute l’année)

2 - Il a des canoës de dispo pour la période qui me convient

3 - Il m’affirme que le canoë peut se pratiquer toute l’année sur près de 15 cours d’eau en Rhône Alpes !


« Ah ouais t’es sérieux ? Mais t’imagine pas ce que ça m’offre comme possibilités ! »


Moi qui pensais que le canoë c’était l’Ardèche, l’été, point, c’est une bonne surprise et ça me donne des idées pour la suite !


Du coup je convie mes fidèles compagnons d’aventure pour tester leur motivation !



Du tacotac ça répond, on est 4, puis 6, puis au final 9 !!!!!!


Cela me vaudra une phrase mémorable de ma femme : « Je ne pas si c’est toi le plus débile à proposer ce genre de truc où eux à te suivre ! » j’ai toujours aimé son phrasé sans détour.


Bref, on était 9 partants pour une microaventure sur le Rhône fin mars ! C’est très chouette de voir qu’il suffit d’un rien pour motiver les troupes et les emmener en baroude.


Prendre les bonnes infos !


Après un échange téléphonique avec Yannick Vericel de Randovive, guide diplômé, passionné de canoë et de surcroît loueur, nous faisons la liste du matos nécessaire. Rien de bien spécifique mais vu que je n’y connaissais pas grand chose son aide a été précieuse !


Ce sera donc :


5 canoës gonflables Gumotex : 3 Palava et 2 Solar.

9 pagaies + 3 en secours

9 gilets de sauvetage

9 tenues : combinaison + chausson Néoprène + kway

5 gros sacs étanches

5 pompes de gonflages


Ok pour le matos.


Point particulièrement important : les canoës gonflables ne tiennent que très peu de place une fois rangés. Genre une valise de 90*50*30 cm donc c’est très facile de partir avec en voiture voir même sur un bout de randonnée si vous avez un compagnon de baroude pour porter le sac ravito :) Là encore ça donne des idées pour les prochaines micro expéditions !


Le matos c’est réglé avec les conseils de Yannick. Le pauvre, il pensait que j’allais m’arrêter là, mais je n’y connais rien je vous dit !




Donc je prends les infos auprès de Yannick qui me suggère des parcours à la journée pas trop loin de Lyon (moins d’une heure de lyon en voiture). Il me propose de me faire une idée sur Lyon Urban Kayak. Super site avec plein de Topos canoë détaillés !


Mon choix se porte sur le parcours : "Réserve du Haut Rhône Français" ! Ça a l’air accessible, un niveau d’eau qui va bien pour l’époque et pour notre niveau de débutant, plutôt sympa comme décor et à 90km de Lyon.


On partira donc en dessous du barrage de Brégnier-Cordon, on passera au sud du mont cordon puis on remontera en direction du Nord Ouest sous le pont de la Bruyere puis ferons un stop barbecue avant de reprendre notre route vers le pont d’Evieu en empruntant la lône la plus au sud et la plus sauvage, les 2 autres bras étant soit interdit à la navigation (barrage) soit sur le canal (trop pépère et il aurait fallu un portage assez long).


Ok, Topo calé.


Il n’y a plus qu’à surveiller Vigicrue, le site de référence qui donne toutes les infos sur les débits et montées d’eau causées par la météo ou par des lâchers dans les retenues amonts. Un coup d’œil à la météo justement. Un coup d’œil à la carte ign pour bien garder en tête le parcours et les points particuliers ! Une relecture attentive des risques et des bonnes pratiques sur le site de Lyon urban kayak (barrages, seuils, courants, accostages...)


On est prêt !


On sort le matos des voitures à 9h45 en même temps que le café et les croissants.


Pendant que 2 d’entre nous font l’aller-retour pour déposer un véhicule au point d’arrivée les 7 autres gonflent les embarcations, préparent les sacs et s’équipent pour partir ! 30 minutes plus tard nous sommes prêts à démarrer, il est 10h30. Oui c’est vrai on est pas des pressés mais en même temps on n’est pas là pour se mettre la pression, on va plutôt la boire la pression aujourd’hui :)


Le soleil s’affirme et les nuages ont décidé de rester planqués aujourd’hui, tant mieux mais il fait quand même guère plus de 6 degrés donc on ne traîne pas et on met les coupes vent sans rechigner !


Une fois tous à l’eau, c’est l’heure de la coordination des binômes. « Tu penses qu’il faut qu’on rame tous les 2 du même côté et qu’on alterne ? Ou alors qu’on rame chacun de son côté ? » « Franchement les gars débrouillez-vous, j’y connais rien, mais mettez-vous d’accord parce que là vous êtes pas loin de vous rajouter 10 bornes en faisant des S au lieu d’aller droit ! »



11h, les binômes trouvent leurs marques et filent droit à vive allure...il est donc temps de de faire un stop, il ne faut pas risquer le claquage, la contracture musculaire...que sais_je... de s’ouvrir les bières pour fêter ce premier kilomètre et demi sans personne à l'eau.


Formation Ricochet


Après une petite compète de ricochets avec les cailloux que le Rhône a mis des années à polire et lisser, nous repartons pour 1h de navigation. Tout coule tranquillement pour nos canoéistes novices. Le soleil bien présent combiné à l'effort nous invite à retirer quelques couches de vêtement, mine de rien ça chauffe les épaules !


Contrairement à tout ce qu'on m'avait laissé penser, le Rhône était calme, descendant doucement mais surement vers Lyon à quelques dizaines de kilomètres. Je m'étais imaginer un bouillon un peu plus fort en voyant dans la semaine le Rhône dans Lyon. Mais vu qu'il est plus large à notre niveau et séparé en plusieurs bras, ses eaux sont moins tourmentées.



On est peut-être des couillons à avoir décidé de faire du canoë en plein mois de mars mais il n'empêche que les couillons ils se la coulent douce, en plein soleil, sur une rivière tranquille et étonnement très claire. Ils s'apprêtent même à démarrer le premier barbecue de l'année les 9 couillons.


Si ça c'est pas le pied.


On arrive vers 12h30 plein de vigueur au point GPS indiqué par notre estomac pour faire étape et sortir la bidoche à griller tant attendue !


Etape 1 : Sortir les Canoës de l'eau sans se foutre à l'eau.

Etape 2 : Les dégonfler légèrement pour que le soleil ne fasse pas monter la pression dans les boudins et les fasse éclater.

Etape 3 : Sortir les bières, la bouteilles de blanc et celles de rouge.

Etape 4 : Lancer un feu pour les patates.

Etape 5 : Démarrer le barbecue pour les saucisses.


Fly-Mode


Pendant le repas, nous sortons le drône pour immortaliser cette sortie. C'est notre première utilisation d'un drône donc ça panique un peu au départ, surtout pour moi quand il passe au dessus de l'eau car il y a tout de même une caution de 1400€ en jeu. Mais Thomas a pris en main la bête en 4 minutes, c'est vrai que c'est un peu un geek, mais il faut avouer que le DJI MAVIC PRO est d'une simplicité enfantine à faire voler et d'une stabilité redoutable (même en rentrant dans les branches d'un arbre à pleine vitesse...tested and approved). Pour ceux qui aimeraient s'essayer au drône soit se ruiner, je vous invite à découvrir PixLoc, c'est un site en ligne qui loue tout ce qui est nécessaire à la prise d'image (caméras, appareils photos et...drônes), la location revient à 20€/jour environ donc pour découvrir et s'amuser avec ces bijoux de technologie c'est top. La vidéo arrivera un jour... j'en suis sûr...


Barbecue-Mode


Deuxième point matériel, je fais un focus sur le barbecue. J'ai utilisé un barbecue pliable UCO, au début un peu flippé à l'idée de devoir nourrir 9 affamés avec une si petite grille, j'ai été vite rassuré en entendant le crépitement parfait des merguez et des saucisses. Ce type de barbecue est un must have, ça ne tient pas de place, ce n'est pas trop lourd et vous permet d'imaginer des barbecues n'importe où. C'est un achat que je recommande vivement !


Troisième point matériel, il faut avouer à mi-parcours que ces canoës gonflables c'est le top, ça n'est pas plus gros qu'une grosse valise de voyage une fois dégonflé mais sur l'eau c'est génial : confortable, stable, assez facile à manœuvrer. Pour moi c'est une révélation et une source d'imagination énorme pour des prochaines sorties.


Une fois les estomacs bien calés avec un menu de circonstance : Merguez + Saucisses + Lard + Patates + Petite sauce qui va bien + Canon de rouge + Banane on est presque prêts à enquiller une sieste tout l'après-midi... Pas pour aujourd'hui malheureusement on a trop traîné le matin.



Il va falloir repartir !


Mais il faut d'abord remettre un peu d'air dans nos bateaux que nous avons légèrement dégonflés. Quelques centaines de coups de pompes au soleil avec un zest d'alcool dans le sang, ça pique un peu et ça donne le ton pour l'après-midi... Il ne va pas falloir traîner si on ne veut pas rentrer trop tard sur Lyon.


On se remet donc à l'eau pour les 6/7 km restants. Ce sera plus sauvage et plus calme que le matin. On se retrouve dans la lône la plus au Sud du parcours, elle sillone à travers les arbres et nous permet de profiter pleinement du soleil qui nous accompagne depuis ce matin.


Nous rejoignons progressivement le Rhône principal qui nous rappelle que nous étions sur un petit havre de paix avec ses petites barques de pêcheur stationnées ci et là. Nous naviguons à nouveau dans le grand bain avec un lit d'une largeur (à vue de pagaie) de 50 à 75m... Quelques kilomètres plus bas, au moment de rejoindre le troisième et dernier bras du Rhône, nous devrons ramer à contre-courant sur plusieurs dizaines de mètres pour rejoindre notre point de débarquement en rive droit juste avant le pont d'Evieu !


Comme on les aime


Nous sommes partis à 10h30 ce matin et nous sortons les canoës de l'eau à 16h30. Tout le monde est ravi, ça c'est le top et c'était une belle expérience. Il faut maintenant dégonfler les bateaux, rincer les combis, plier le tout et rentrer sur Lyon pour rendre le matos !


Ce fut encore une belle microaventure, à quelques pas (ou presque) de la maison. On a respecté les grands principes : Courte, Cheap (60€), Local (<90km) et Fun !


Au final, pour répondre aux anxieux : c'était une très bonne idée d’aller faire du canoë en mars ! On a pris des coups de soleil ! Il n'a pas plu une goutte ! Apparemment la bonne époque c'est tout le temps ! Pour le coup, notre parcours n'était pas dangereux !

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